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Truc d'avant - Truc d'après
Salut l'artiste !

Hier, un grand homme s'en est allé. Rassurez vous, il n'est pas mort ; il s'est juste éclipsé sur la pointe des pieds. Avec la discrétion qui le caractérise, il a préféré ne pas informer tous ses collaborateurs de son départ. Avec humilité, il a considéré que le compte-rendu placardé sur le mur ferait office de faire part. Cet homme était mon chef et si je peux en parler au passé c'est qu'il ne l'est désormais plus.

L’artiste a tiré sa révérence hier soir après une admirable carrière d’acrobate de la manipulation et de funambule du mépris. Au cours des années où j’ai eu le privilège de le voir à l’œuvre, il n’a cessé de m’impressionner par l’étendue de son savoir faire. J’ai ainsi pu souvent le voir dans ses grands numéros où il parvenait à dresser les esprits humains les plus rétifs pour en obtenir ce qu’il souhaitait. Véritable virtuose, il était capable de se taire pendant les trois heures d’une réunion pour ne se permettre d’intervenir du mot des lèvres que dans les dernières minutes pour proposer une prétendue synthèse des différents propos entendus. L’homme était talentueux et à l’instar d’un hypnotiseur de foire, il était capable d’endormir complètement son auditoire et de lui retourner le cerveau. La maîtrise de son art lui avait permis au fil des années de se fabriquer une confortable place au soleil avec un salaire confortable agrémenté de primes diverses. Son statut était tel qu’il pouvait se permettre, les jours d’été, de ne passer au bureau que le temps nécessaire à récupérer son cochonnet fétiche indispensable pour les parties de pétanque endiablées qu’il disputait avec ses amis habitués du bar du bout de la rue. Je vois d’ici certains s’offusquer d’une telle pratique mais c’est témoigner de bien peu de considération pour l’entraînement des sportifs de l’élite et pour l’utilité sociale du bien être d’un individu d’une telle qualité.

N’allez pas penser que notre champion n’utilisait la technique du retournement de cerveau que pour améliorer sa situation personnelle. Il ne manquait jamais d’y avoir recours pour pourrir avec maestria les conditions de travail de ses collaborateurs et leur permettre ainsi d’évoluer, de grandir et de s’endurcir au contact d’un environnement hostile. Dans ce domaine, il n’économisait jamais son talent et son imagination pour inventer des schémas psychologiques susceptibles de révéler au mieux à chaque salarié sa fragilité émotionnelle. Nombreux furent ainsi ceux qui purent découvrir grâce à lui les joies du stress chronique, les délices du sentiment d’infériorité ou le bonheur ineffable de la dépression nerveuse. Souvenons nous de l’expérience de vie extraordinaire que notre héros a permis de vivre à un collègue convoqué en entretien préalable au licenciement et qui, après avoir été envoûté par les arguments incontournables du supérieur, a opté pour une démission pure et simple lui permettant de goûter aux charmes d’un chômage sans indemnité et de la savoureuse attente du RMI. Souvenons nous de ces autres salariés qui auraient pu succomber à la fascination de l’argent mais que le chef bien aimé a su détourner de ce péril en ne leur accordant jamais les augmentations réclamées. Pour qu’ils s’éloignent définitivement du chemin de l’avidité, il avait même décidé de ne pas accorder la moindre réponse aux différentes demandes salariales pour que l’idée même de l’éventualité d’une augmentation s’efface définitivement de leurs esprits. Souvenons nous encore de cette facétieuse pratique qui consistait à conserver sur son bureau les propositions émanant de certains salariés et de ne pas céder à la facilité de les transmettre à leurs légitimes destinataires détenteurs d’autorité. Inventeur de cette charmante formule de cache-cache professionnel, le malicieux malandrin a ainsi su préserver les fragiles salariés des méfaits bien connus des changements de situation sociale ou de pouvoir d’achat liés à des primes ou à des promotions.

Hier un grand homme s’en est allé. Après un dernier tour de piste en forme de pot de départ, l’artiste a tiré sa révérence. Avec son grand chapeau magique, il a effectué un dernier prodige en faisant miraculeusement apparaître la bagatelle de 44 jours de congés non encore utilisés. Car, quand on est artiste, on ne s’abaisse pas à des trivialités comme faire comptabiliser ses jours de vacances déjà consommés. Quand on est artiste, on ne tombe pas dans la vulgarité qui ferait supprimer de son bulletin de salaire les primes temporaires caduques mais toujours versées. Quand on est un artiste, on ne prend surtout pas la peine d’inviter les salariés les moins coopératifs (manipulables ?) à son pot de départ. Ca serait leur manifester du respect et ça, ça ne se fait pas mais alors pas du tout.

Salut l’artiste ! Ton mépris me va droit au cœur. Je le prends comme le signe de notre incompatibilité fondamentale et je dois t’avouer que je n’en suis pas peu fier.

Bricolé par Vinzzz, à 11:24 dans la rubrique "Textes".

Commentaires :

  Zelia
Zelia
01-07-05
à 11:31

Snif, putain, c'est émouvant, quel grand homme ton chef.
J'espère que tu supporteras l'idée de travailler sans qu'il soit là et que t'es prêt à prendre le risque d'une augmentation, hein.
:)
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  Vinzzz
Vinzzz
01-07-05
à 11:32

J'assume tout ça ; je suis prêt, je suis fort. Sans doute est-ce en grande partie grâce à lui...
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  joumana
joumana
01-07-05
à 11:47

Re:

Décidément, entre ton plombier-poète et ton chef-l'artiste mon pauvre Vinzzz, que de leçons de vie!!!

Bon contente pour toi :-))))
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  Chewkapac
Chewkapac
05-07-05
à 11:03

erf ! il t'a donné rdv au bar au bout d'la rue pour une partie de pétanque j'espère :)
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  Vinzzz
Vinzzz
05-07-05
à 12:18

Le brave homme a bien faire de s'abstenir : j'aurais malencontreusement pu faire un carreau sur sa tête Un accident est si vite arrivé
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  alberto
alberto
13-07-05
à 23:08

Bon et qui va le remplacer ? Tu ambitionnes ?
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  Vinzzz
Vinzzz
14-07-05
à 21:19

Irremplaçable ?

Je ne sais pas s'il faut en déduire que le type était irremplaçable mais il ne sera finalement pas remplacé
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  Faustinia
Faustinia
22-07-05
à 13:44

Re: Irremplaçable ?

bien contente pour toi..je ne savais pas que c'était si dur au bureau..

j'espère que vous allez retrouver une super ambiance avec tes collègues, maintenant que " Dark vador " s'est désintégré....

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