Le 10 décembre dernier, interviewé par le journaliste Pierre Weill sur France Inter, le marchand d'armes actionnaire majoritaire de la Socpresse (qui détient notamment Le Figaro) et sénateur maire UMP de Corbeil Essonnes, Serge Dassault s'est laché dans un joli discours de droite dont il a le secret. Dassault est tout particulièrement revenu sur ce qu'il appelle "les idées saines" et "les idées pas saines". Edifiant !
Si vous êtes inspirés par la douce voix et les jolis propos du bonhomme, un concours de remixes est organisé. Les meilleurs remixes seront regroupés en une
compilation "Les idées saines de Serge Dassault" et diffusés
gratuitement d'abord sur le net puis distribués dans les écoles
élémentaires de Corbeil-Essonne. Musiciens , DJs, groupes, bricoleurs soniques, à vos instruments, synthés et samplers : il vous suffit d'envoyer votre oeuvre sous licence libre à l'adresse email : les.idees.saines@gmail.com avant le 31 mars 2005.
Florilège
(Les idées saines) « Ben c’est les idées qui font que ça marche…heu vous savez, par exemple, les idées de gauche sont des idées pas saines. Aujourd’hui nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche qui continuent…
(…) Ben oui, oui, oui, on y va tout droit : faut pas travailler heu heu, il faut pas gagner beaucoup d’argent, faut partir en vacance… et après qu’est ce qui se passe ? Eh ben on fabrique plus de produits qui se vendent, ils sont trop chers…
(Les vacances) Oh j’en prend assez peu, j’en prend assez peu. Le problème n’est pas moi ; moi vous savez, je travaille 70 heures ou plus par semaine, alors j’en suis loin des 35 heures. Heu…mais quand je dis des idées pas saines, c’est des idées qui trompent le monde… en leur disant, en leur trompant la vérité. Qu’est ce que c’est que la vérité ? La vérité c’est la vie. La vie c’est ce qui marche. Heu… aujourd’hui quand on pousse les gens à dire, heu… faut pas travailler, on est dans l’erreur. Quand on parle d’acquis sociaux, non y a pas d’acquis sociaux, il y a le fait que nous sommes dans une situation extrêmement mauvaise. Heu… la France, dont l’économie est pire que les autres. On produit moins, ça coûte trop cher, on démotive les cadres, on a des syndicats qui comprennent rien, la preuve…on est, on a des contraintes administratives. Aujourd’hui la France va mal, à la fois sur le plan financier, la dette du budget de l’Etat est énorme : 1100 milliards, le déficit, on s’en fout 45 milliards d’euros, ça sera 50 l’année prochaine… Le service de la dette est le deuxième budget de l’Etat. Bon ! il faut comme même savoir ce qu’il se passe et arrêter de rêver. Alors ce que je dis, les idées pas saines… c’est de dire alors bon tout va bien, faut pas changer, les acquis sociaux, les 35 heures, gnagna et en ce moment on est entrain de glisser carrément…
(On n’a plus le droit de parler des 35 heures, des positions de la gauche… ?) « Nan, c’est pas le droit. C’est de dire les choses qui sont réalités. Pas la fiction. Nous vivons dans la fiction. Et heu… les journaux continuent la fiction en disant : « Monsieur Untel à dit ça, monsieur Hollande a dit ça, monsieur CGT a dit ça… » Bon ils peuvent ce qu’ils veulent… »
(Mais c’est le débat démocratique… Si la presse n’en rend pas compte, alors ce n’est plus la démocratie) « La presse peut rendre compte mais elle peut aussi dire : « Halte là ! ». On va dans l’erreur, ce n’est pas ça qui marche. C’est comme si la presse disait c’est le soleil qui tourne autour de la terre, ouais bon c’est de l’information … C’est idiot, bon c’est idiot. Bon il y a des choses comme ça. En effet il faut faire très attention : aujourd’hui la gauche trompe, les syndicats trompent les français… trompent les français en leur faisant croire des choses qui n’existent pas, qui ne sont pas vraies. On ne vit pas seul, on vit dans un monde, on a la concurrence nationale, on a les chinois. Les chinois vont gagner la bataille économique, on va devenir un pays sous développé… » (…) « Le pouvoir politique peut mettre… peut faire en sorte que les choses marchent mieux. Si le pouvoir politique ne donne pas à l’économie, ne donne pas à ceux qui travaillent, les moyens de travailler, les moyens de produire, les moyens de créer des bons produits, les moyens de les vendre…, eh bien la France va tout droit à un chômage généralisé. Il faut le savoir, c’est ça que moi j’appelle la réalité et pas la fiction, parce que c’est la vérité, pace que nous sommes en train de descendre vers un gouffre, parce que on ne voit pas, parce qu’on vit dans… dans… dans.. dans... dans le rêve. Bon, on est le plus beau, on a plus rien à craindre, faut pas travailler, on va en vacances tout le temps… vous savez, bon … alors qu’est ce qu’il se passe ? On travaille plus…, on… » (…) « Car ils ne savent pas qu’à force de ne pas travailler, ils ne travailleront plus du tout…, ils seront tous au chômage. Pourquoi ? Parce que aujourd’hui les entreprises françaises, ça c’est la vérité, elles ne peuvent plus produire en France, ça coûte trop cher, elles sont empoisonnées par les syndicats qui disent, qui bloquent tout. Bon, donc elles fabriquent ailleurs. Où ? A l’étranger » (…) « Les syndicats français n’ont pas compris que lorsqu’ils disent défendre les travailleurs, au contraire ils les condamnent. Parce que défendre les travailleurs, ce n’est pas dire « il faut pas travailler, il faut pas licencier, il faut heu…il faut…il faut pas licencier, il faut gagner plus ». C’est faux c’est un mauvais calcul. Aujourd’hui la rigidité de l’emploi est en train de casser toute l’économie française. Parce que si on n’a pas la flexibilité, si l’entreprise ne peut pas débaucher lorsqu’elle n’a plus de travail pour l’ensemble de son personnel, elle fait faillite, elle n’embauche plus, elle… »
(Alors y a trop de contraintes législatives en France, vous vous sentez bridé, …vous voulez donc rétablir, je ne sais …loi de la jungle ?) « Non, ne dites pas ça. Ne dites pas n’importe quoi ! Regardez… regardez la c’est quoi, c’est quoi, c’est quoi l’économie ? Bon… c’est, c’est avoir des emplois…, bien payer les gens quand on le peut et faire travailler, faire de bons produits… On vit dans la fiction parce qu’on oublie que l’économie c’est fait pour fabriquer et pour vendre à des clients qui acceptent d’acheter des produits bons pas chers et… et de bonne qualité… » (…) « … On peut pas le faire…, on peut pas le faire. Ce sont les chinois qui le font : eh bien on achètera des produits chinois, c’est ce qui se passe… C’est ce qui se passe aux Etats-Unis. Les Etats-Unis sont très endettés parce qu’ils ont une balance commerciale très faible, parce que la… ils ont…u ne importation extraordinaire de produits chinois. Aujourd’hui c’est les chinois qui …qui s’enrichissent, c’est les chinois vont tous acheter leur produits et donc, comme des imbéciles, on va dire « il ne faut pas travailler »… Bon ben on va tous au chômage… C’est tout, c’est ça la vérité. C’est la fiction, c’est pas parce qu’on dit, on dit que il faut parler de tout, peut être heu… mais il faut dire aussi ce qui va et ce qui va pas. Et ben ce que je souhaite c’est qu’on dise « attention, halte là ». Monsieur Lang dit que c’est… que c’est je ne sais pas quoi… qu’on aide les entreprises, Quelle entreprise ? C’est stupide ! Y a pas de cadeaux aux entreprises. On fait un cadeau au Medef, c’est stupide ça ! ça veut rien dire, le Medef, c’est quoi ? C’est des chefs d’entreprises qui essaient de créer des emplois pour embaucher des gens, pour créer des produits, c’est ça. Alors on fait pas de cadeaux. Mais le pire des cadeaux a été fait par Martine Aubry. Martine Aubry qui a donné aux entreprises 17 milliards, 17 milliards à cause des 35 heures… On dit « il faut garder les acquis sociaux »… »
(Les 35 heures ont créé près de 350 000 emplois ) « Mais quoi ?! Vous rigolez… mais quels emplois ? hi hi hi hi… Franchement, c’est pas sérieux. Franchement, c’est… vous êtes vous-même complètement désinformé, la preuve. Parce que vous croyez que les 35 heures créent des emplois ? Regardez, regardez les hôpitaux crèvent, pourquoi ? Parce qu’il n’y plus d’infirmière, parce qu’on a plus de personnel, parce que les gens s’en vont du boulot… partent à 4h et laissent les malades… Bon… C’est pas vrai, c’est pas comme ça que ça se passe, on vit dans un monde réel et vous vivez dans fiction et moi ce que je souhaite c’est que les gens disent : « Halte là, vous avez tort, vous avez pas compris », ils faut les informer. Il faut que les gens sachent plus ce que l’économie fasse, aide… »
Bricolé par Vinzzz, à 13:53 dans la rubrique "En vrac".
à 17:07