Ca y est, le gouvernement Raffarin III existe officiellement.

Nicolas Sarkozy a été nommé ministre d'Etat, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Il est donc le numéro  2 du gouvernement et affirme sa place incontourable au sein de la droite française. Je ne sais pas si je suis parano, mais je n'arrive pas à croire qu'il pourrait débarquer à Bercy avec une vraie envie de justice sociale. Chantre convaincu du liberalisme, Sarko est bien sûr l'allié objectif du Medef et il serait surprenant qu'il ait tiré un trait sur ses principes depuis dimanche dernier.

Dominique de Villepin devient ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des libertés locales. Celui que Montebourg qualifie de "spécialiste des coups tordus" poursuivra sans doute la grande oeuvre commencée par Sarko. Il ne devrait pas être trop dépaysé puisqu'il avait déja travaillé sur le programme sécuritaire du candidat Chirac pour les dernières présidentielles. Sa popularité acquise lors de l'opposition à la guerre en Irak est sans doute un atout. On verra combien de temps ça pourra durer. On verra déjà comment il réagira à la poussé de la rue que la plupart des observateurs considèrent comme inévitable.

François Fillon est nommé ministre de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Quand on voit le respect qu'il a eu pour les Français lors de la réforme des retraites, on peut s'attendre à de belles discussions cordiales avec les enseignants et les chercheurs. A suivre.

L'ex-ministre délégué à la Ville Jean-Louis Borloo a été promu à la tête d'un ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale. Casting intéressant : Borloo a une bonne tête (une tête de mec de gauche diraient certains) et jouit d'une popularité encore intacte. Il aura la lourDe tâche d'être la caution sociale d'un gouvernement qui n'a pas l'air le moins du monde disposé à inverser la tendance de ses réformes autistes. Mission impossible ?

Michel Barnier a été nommé ministre des Affaires étrangères.

Douste Blazy est nommé Ministre des Affaires sociales et sera en charge de la périlleuse réforme de la Sécu. Si (par hasard) la réforme en question devait nous conduire sur le pavé, les Motivé-e-s toulousains nous ont déjà offert un tube : Ouste Douste !

Claudie Haigneré s'est vu attribuer le portefeuille des Affaires européennes. Sympa de la part de Raffarin de ne pas la mettre proprement à la rue après son insoluble clash avec les Chercheurs. On ne lui connait psa de compétences particulières sur les questions européennes mais la virer ça aurait été reconnaître un échec et nos amis de l'UMP n'y semblent manifestement disposés.

A suivre